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Elena Faliez (Miss Ile-de-France) : « la cybersécurité n’est pas réservée aux geeks à capuche ! »

Par Bertrand Lemaire | Le | Recrutement

Miss Ile-de-France 2023, Elena Faliez, est consultante IT et Cybersécurité en plus d’avoir été candidate à Miss France 2024. L’heureuse élue, Eve Gilles, étant par ailleurs spécialiste en data, les concours de Miss vont-ils devenir une filière de recrutement pour le numérique ? Retour avec Elena Faliez sur son parcours et ses projets.

Elena Faliez est consultante IT/Cybersécurité chez Vona Consulting et Miss Ile-de-France 2023. - © Bertrand Noël / SIPA / TF1
Elena Faliez est consultante IT/Cybersécurité chez Vona Consulting et Miss Ile-de-France 2023. - © Bertrand Noël / SIPA / TF1

Pouvez-vous nous expliquer votre parcours et comment vous êtes devenue consultante IT/Cybersécurité ?

Plus jeune, j’envisageais une carrière médicale. J’ai donc débuté des études pour devenir Sage-Femme jusqu’à l’obtention d’une licence en Médecine Maïeutique. Sage-femme est un métier de passion et aussi un métier à vie. J’avais peur de m’enfermer dans ce domaine sans possibilité de me réorienter en cours de carrière alors même que je n’avais plus la passion nécessaire. Je rencontrai dans ce métier des soucis d’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, notamment par l’incapacité à prévoir quoique ce soit alors que je suis très organisée et que j’aime prévoir les choses longtemps à l’avance. Et, lors des stages, travailler à l’hôpital ne m’a pas plu, notamment à cause des difficultés récurrentes d’approvisionnement pour garantir un niveau de confort nécessaire aux patientes.

Parallèlement à mes études, j’avais un job étudiant : j’étais commerciale dans le remplacement de pare-brises. Il se trouve que la petite entreprise qui m’embauchait s’est réorganisée pendant que j’y étais alors que j’étais l’une des rares commerciales itinérantes. Du coup, j’y ai découvert la gestion d’une entreprise, le marketing… en plus du commercial. Et le commercial pur ne me suffisait pas. Cela m’a aidé à trouver une nouvelle voie et j’ai repris mes études en école de commerce avec une admission directe en deuxième année, en l’occurrence Telecom Ecole de Management qui s’est renommée Institut Mines Télécom Business School, sur le campus de Telecom Sud-Paris à Evry.

En dernière année, j’ai choisi comme spécialité l’ingénierie des systèmes d’information. J’ai réalisé mon stage de fin d’études chez L’Oréal, autour de la Beauty Tech. Mais ce qui m’attirait le plus était plutôt réalisé par des consultants, et non pas par les équipes internes.

En sortie d’études, j’ai donc rejoint un groupe de conseil, Eva Group, comme consultante IT junior. Une des branches de l’entreprise opérait dans la cybersécurité et j’y ai fait une mission. Cette spécialité m’a plu. Mais Eva Group a été racheté par SopraSteria. J’avais rejoint une entreprise de 300 salariés pour me retrouver dans une société de 50 000 collaborateurs ! Les grands groupes avec leur bureaucratie, cela ne me convient pas. J’ai donc cherché un autre poste.

Et je suis devenue consultante IT et cybersécurité chez Vona Consulting, une société d’audit et de conseil (pas d’intégration) d’une cinquantaine de salariés.

Pourquoi avoir voulu être Miss Ile-de-France et candidate à Miss France ?

Lorsque j’étais étudiante en médecine maïeutique à Grenoble, j’avais été invitée à assister, en 2016, à Miss Ardèche. Et l’organisatrice m’avait convaincu de participer au concours. J’avais alors accepté et ensuite été élue deuxième dauphine de Miss Rhône-Alpes. C’est aussi le moment où je me posais beaucoup de questions au sujet de mon orientation professionnelle. Peu après, j’ai brutalement changé de vie : j’ai changé de voie, j’ai changé de ville (en montant à Paris)…

En 2020, j’ai eu envie de revivre cette vibration mais j’avais dépassé, de deux mois, la limite d’âge de 25 ans… Or, en 2022, la limitation d’âge a été supprimée. La seule limitation qui reste est la taille minimale : 1m70. Je me suis donc présentée de nouveau pour vibrer, faire quelque chose de différent…

J’ai donc été élue Miss Paris le 22 juin 2023 et Miss Île-de-France le 22 octobre 2023.

Une telle candidature nuit-elle à une crédibilité professionnelle dans un milieu encore très masculin ?

Cela aurait pu, peut-être, au début. Mais j’ai déjà un passé professionnel. J’ai déjà démontré mes capacités. Mes compétences n’ont pas changé à cause de ma candidature à Miss France !

Malgré tout, est-ce que cette « double vie » est une gêne pour une carrière professionnelle de consultante ? Comment votre employeur a accepté vos absences liées au processus d’élection ?

L’élection de Miss France a eu lieu le 16 décembre 2023. La préparation du concours, c’est un mois à temps plein avant, avec les voyages, les shootings, les quinze jours de répétitions… et je ne suis revenue au bureau que le 2 janvier. Entre l’élection de Miss Ile-de-France et Miss France, il y avait déjà un certain nombre de choses.

Même si j’ai fait en sorte que tout se passe bien car, dans le consulting, la satisfaction client passe avant tout, j’ai la chance d’avoir un employeur compréhensif ! Pour Miss France, j’ai pris des congés sans solde et, en amont, je me suis débrouillée à travailler plus tôt ou plus tard voire le week-end pour compenser des absences ponctuelles.

A l’inverse, le titre « Miss Ile-de-France » est-il un atout en marketing personnel et professionnel ?

Je ne sais pas…

J’ai reçu des propositions mais plus en mannequinat, pour des événements… J’ai aussi des demandes pour intervenir en écoles afin de démontrer que le numérique et la cybersécurité ne sont pas réservés aux garçons geeks à capuche ! Il faut montrer aux jeunes femmes que l’on peut travailler dans ce domaine tout en restant féminines. C’est le problème inverse de la médecine maïeutique où, de temps à autre, sur une promotion, il arrive qu’il y ait un garçon…

Avoir connu le processus d’élection, avec son exposition médiatique, est-il un avantage dans la capacité à intervenir en public ou auprès de hauts responsables ?

Je ne pense pas parce que j’ai 28 ans et c’est mon expérience professionnelle qui m’a déjà apporté cela. Mais, en tant que Miss, on rencontre des gens très différents. Ce que j’ai appris, c’est à m’adapter et à adapter mon discours en fonction du profil de mon interlocuteur. Par exemple, certaines personnes que j’ai rencontrées ne comprenaient pas du tout ce que je faisais professionnellement. Il a fallu que je leur explique de manière pédagogique.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Les concours de Miss, c’est terminé. J’ai été au bout de ce que je pouvais faire.

Bien sûr, j’ai mon métier et je vais poursuivre dans cette profession qui me plaît.

Par ailleurs, en tant qu’auto-entrepreneuse, je fais déjà du mannequinat. J’ai aujourd’hui davantage de sollicitations mais mes disponibilités sont limitées. Il faut que je trouve le bon compromis.

Et peut-être vais-je utiliser ma notoriété pour des prises de parole, par exemple en faveur de la place des femmes dans l’IT.


En savoir plus

- Félicitations, sur Linkedin, de Vona Consulting à Elena Faliez pour son élection.

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