Quand un père de l’IA rappelle ce qu’est (ou pas) l’IA
Luc Julia vient de publier aux Editions Cherche-Midi « IA génératives, pas créatives - L’intelligence artificielle n’existe (toujours) pas ».

Spécialiste reconnu mondialement de l’intelligence artificielle, Luc Julia est notamment connu pour avoir été à l’origine de The Assistant (devenu Siri d’Apple) et des technologies de dictée vocale de l’éditeur Nuance. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et est aujourd’hui directeur scientifique du groupe automobile Renault. En 2019, il a publié un ouvrage qui a rencontré un succès certain : « L’intelligence artificielle n’existe pas », aux Éditions First. Le titre iconoclaste annonçait clairement la couleur : Luc Julia avait déconstruit, dans cet ouvrage, les discours irréalistes autour de l’IA. Faisant référence à ce livre, Luc Julia vient de publier aux Editions Cherche-Midi « IA génératives, pas créatives - L’intelligence artificielle n’existe (toujours) pas ». Dans l’avant-propos, il avertit : « ce serait cocasse de ma part de dire que les IA ne sont pas réelles. J’ai quand même passé trente-cinq ans de ma vie à en fabriquer, j’espère que je n’ai pas travaillé en vain ! ». Le titre provocateur fait bien, en effet, référence aux fausses idées sur l’IA à l’ère de la généralisation des intelligences artificielles génératives.
L’ouvrage débute par une histoire de l’IA. Si celle-ci est consubstantielle à l’informatique et date objectivement des années 1940 (voire, en termes d’algorithmes, du XIXème siècle ou même bien avant), le nom « intelligence artificielle » a été forgé en 1956, en -66 avant ChatGPT. Une année clé a été 1997 avec la victoire de Deep Blue sur Gary Kasparov. Cet historique sert surtout à faire comprendre ce que sont réellement les intelligences artificielles et les typologies d’IA. Avec des anecdotes amusantes comme la raison pour laquelle les algorithmes de reconnaissance d’images ont été entraînés avec des photos de chats. La deuxième partie se consacre spécifiquement à l’IAG pour en expliquer les fondements, les originalités… et les limites. Une troisième partie déconstruit les mythes autour de l’IA, notamment ceux construits par Hollywood.
La grande force de Luc Julia, qui se révèle une nouvelle fois ici, est de savoir dire des choses très intelligentes tout en passionnant le vulgum pecus et en étant compréhensible par tous. La déconstruction de l’IA, c’est aussi la meilleure définition de celle-ci et, partant, la base d’un meilleur usage, d’un usage pertinent.
A propos de l’ouvrage
IA génératives, pas créatives - L’intelligence artificielle n’existe (toujours) pas, par Luc Julia (Editions Cherche-Midi, 265 pages, 13,99 à 19,80 euros)