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L’orchestration de processus composables et l’émergence des technologies BOAT à l’ère de l’IA

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« L’IA agentique décuple les capacités d’automatisation, mais c’est l’orchestration qui garantit la maîtrise, la conformité et la valeur métier. » explique Stéphane Faivre-Duboz, VP EMEA chez Camunda. Il nous éclaire sur l’émergence de l’orchestration de processus composables et sur la nouvelle catégorie BOAT qui bouscule les approches traditionnelles d’automatisation.

Stéphane Faivre-Duboz est VP EMEA chez Camunda - © Camunda
Stéphane Faivre-Duboz est VP EMEA chez Camunda - © Camunda

On entend de plus en plus parler d’orchestration de processus « composables » et de technologie « BOAT ». Que recouvrent exactement ces notions ?

Un processus composable repose sur l’idée d’assembler des composants métiers — applicatifs, BPM, iPaaS, RPA, APIs, IA, Generative AI, systèmes hérités— au sein d’un même flux cohérent. C’est là qu’intervient la nouvelle catégorie de solutions appelées BOAT, pour Business Orchestration and Automation Technologies récemment formalisée par Gartner. Il s’agit de plateformes capables d’orchestrer et d’automatiser des processus de bout en bout. En fait, cela correspond à la vision initiée depuis des années par Camunda, qui permet de connecter, orchestrer et gouverner toutes ces technologies hétérogènes à grande échelle. L’intérêt pour le DSI, c’est de pouvoir intégrer une IA générative, remplacer un outil RPA ou ajouter une règle métier sans tout redévelopper. On y gagne en agilité, en résilience et en capacité d’innovation.

L’intelligence artificielle occupe une place grandissante dans tous les secteurs et en particulier dans l’automatisation des tâches. On parle de plus en plus d’« IA agentique » : de quoi s’agit-il exactement et quel rôle y joue l’orchestration ?

Pour être précis, l'IA dite agentique désigne des IA capables de prendre des initiatives et d’enchaîner des actions de façon autonome. Ce sont en fait des agents logiciels intelligents qui peuvent, par exemple, dialoguer avec un client ou analyser des données sans intervention humaine. Pour exploiter ce potentiel sans perdre le contrôle — en particulier dans des environnements réglementés comme la banque ou l’assurance, on les intègre dans des processus orchestrés. L’orchestrateur déclenche l’agent au bon moment, récupère son résultat puis décide de la suite du workflow selon les règles définies. Cela garantit la conformité, la traçabilité et l’auditabilité — des aspects essentiels dans la gestion des risques.

Pouvez-vous citer des exemples concrets de cas d’usage dans vos secteurs clés ?

Prenons un exemple concret : le processus KYC (Know Your Customer) dans une banque. Aujourd’hui, une grande partie du processus est déjà automatisée — vérification d’identité via OCR, contrôles sur des listes de sanctions, etc. Mais avec un agent IA orchestré, on va plus loin. Si une pièce d’identité est floue ou un champ incohérent, l’agent peut interagir directement avec le client, adapter le chemin de traitement, voire mettre à jour dynamiquement les règles de scoring de risque en fonction d’évolutions réglementaires ou comportementales. Et tout cela, sans sortir du cadre contrôlé du processus global.

Autre cas dans l’assurance : un agent IA peut analyser un sinistre, croiser les données contractuelles, vérifier la cohérence des pièces fournies, et proposer une indemnisation automatisée. Là encore, l’orchestration garantit que l’agent agit selon les bonnes règles, que les données sont journalisées et que l’humain reste dans la boucle sur les cas sensibles.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que l’IA ne remplace pas les règles métiers, elle les complète. Et grâce à l’orchestration, on peut tester, déployer et faire évoluer ces agents de manière maîtrisée, tout en conservant une expérience client fluide et une gouvernance irréprochable. Cela prend tout son sens dans le contexte de la réglementation DORA, entrée en vigueur en janvier 2025, qui impose aux institutions financières une résilience opérationnelle numérique renforcée, incluant la maîtrise des risques liés aux technologies tierces, à l’automatisation et à l’IA.