France, Allemagne, Pays-Bas et Italie s’allient (enfin) pour un numérique libéré !

La DINUM (Direction Interministérielle du Numérique) vient d’annoncer l’approbation par la Commission Européenne de la création d’un consortium réunissant la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Italie. Baptisé European Digital Infrastructure Consortium (EDIC Digital Commons), ce consortium vise à « concevoir, déployer et gérer ensemble des infrastructures numériques transfrontalières, dotées d’une gouvernance partagée et d’une personnalité juridique propre. » Cette création prend la suite des premières initiatives menées par la DINUM avec ses homologues d’Allemagne et des Pays-Bas. Les quatre pays « engagent la construction d’un modèle européen de coopération et d’investissement dans les communs numériques, au service d’un numérique ouvert, compétitif et souverain, fidèle aux valeurs européennes. » Le lancement officiel aura lieu le 11 décembre 2025 à La Haye.

Alors que l’essentiel des budgets IT bénéficie encore aux éditeurs extra-européens (notamment américains), Stéphanie Schaer a expliqué : « la France s’engage avec enthousiasme et détermination dans cette nouvelle coopération, qui favorisera l’émergence de nos champions européens. » Il s’agit bien de défendre la souveraineté numérique européenne. « L’Europe peut construire, maintenir et gouverner des infrastructures numériques critiques selon ses propres règles, au service de l’intérêt général » a ajouté Serafino Sorrenti, Chef du Secrétariat technique auprès du Sous-secrétaire à l’Innovation d’Italie, Alessio Butti. Même si le consortium n’accueille pour l’instant que quatre pays, les autres états européens sont invités à le rejoindre. Le Luxembourg, la Slovénie et la Pologne y participent déjà en tant qu’observateurs.

La DINUM propose déjà des outils de bureautique collaborative, La Suite Numérique. Les objectifs de l’EDIC Digital Commons est, d’abord, de « proposer des alternatives ouvertes dans des domaines clés comme l’intelligence artificielle, le cloud, les outils collaboratifs, la cybersécurité, la géomatique ou les réseaux sociaux… ». Il s’agit ainsi de « renforcer l’écosystème européen en mobilisant les communautés techniques, académiques, publiques et privées » et de « mettre en place un mécanisme de financement durable pour soutenir la production, la maintenance et la diffusion de ces communs à l’échelle européenne ». Enfin, il s’agit de développer les usages réels, « encourager leur adoption par les administrations, les entreprises et les citoyens. »