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Limagrain : un seul SIRH pour harmoniser la GRH d’une cinquantaine de pays

Cet article est référencé dans notre dossier :
Convention USF 2025 : retours sur l'événement


Le groupe agricole et agroalimentaire Limagrain a déployé SAP Success Factors au niveau mondial, le projet iHRis, en s’appuyant sur l’ESN Arago. Cédric de Beaumont, responsable SIRH au sein de la DRH de Limagrain, a témoigné durant un atelier de la Convention USF, les 8 et 9 octobre 2025 au Centre des Congrès à Lyon.

Cédric de Beaumont est responsable SIRH au sein de la DRH de Limagrain.  - © Républik IT / B.L.
Cédric de Beaumont est responsable SIRH au sein de la DRH de Limagrain. - © Républik IT / B.L.

Limagrain est avant tout une coopérative agricole de la plaine de la Limagne, en Auvergne, qui réunit 1300 agriculteurs adhérents. Elle a deux métiers de base : les semences (de grande culture comme potagère) et les grains pour les produits transformés (farine…). Grâce à ses dix mille collaborateurs, son chiffre d’affaires de 2,5 milliard d’euros est réalisé à 68 % en zone Europe mais le groupe est présent directement dans 43 pays dans le monde et possède des co-entreprises dans dix autres. Limagrain revendique la première place des semenciers « pure player » et la place de quatrième semencier mondial derrière des entreprises diversifiées (Bayer, Corteva et Syngenita). Le développement du groupe manquait d’une cohérence globale en matière de GRH. « Avant, à cause de notre décentralisation traditionnelle, même savoir le nombre de salariés était compliqué » s’est souvenu Cédric de Beaumont, responsable SIRH au sein de la DRH de Limagrain, lors de son témoignage durant un atelier de la Convention USF, les 8 et 9 octobre 2025 au Centre des Congrès à Lyon.

Le groupe souhaitait refondre et unifier (ou au moins harmoniser autant que possible compte tenu des variétés de législations) les process de GRH. L’outil à déployer pour cela n’était qu’un support. Plusieurs objectifs étaient poursuivis. Tout d’abord, le plus important était probablement de constituer un référentiel de données RH fiable et unique. Ce référentiel devait ensuite permettre de prendre des décisions business ayant un impact RH sur des bases factuelles. Bien évidemment, l’harmonisation des process visait à améliorer l’efficience en GRH et permettre aux équipes des DRH de se concentrer sur les tâches à valeur ajoutée. Enfin, il s’agissait d’améliorer l’expérience utilisateur et de responsabiliser les managers.

Un SIRH pour tous les rassembler

Limagrain a choisi de déployer SAP Success Factors en s’appuyant sur une ESN spécialisée sur ce produit, Arago. Comme tous les processus RH étaient concernés, ce sont pratiquement tous les modules du produit qui sont ou vont être déployés. En tout premier lieu, Limagrain a voulu logiquement déployer le socle : le Core-RH et le module de gestion du recrutement. Cédric de Beaumont l’a expliqué : « nous avons mis en place le référentiel RH des collaborateurs actuels et des entrées. » Ensuite, les différents modules ont été mis en œuvre par vagues de modules et de pays. Une règle a été imposée pour cela : l’alignement des processus sur un seul modèle standard basé sur les meilleures pratiques.

Plusieurs points de vigilance ont été pointés par Cédric de Beaumont. Tout d’abord, il faut veiller à la fluidité de la communication humaine mais aussi des flux de données. Bien entendu, la mobilisation des équipes et la qualité des données sont fondamentales. Ce dernier point a été traité en premier. L’outil choisi devait égelement s’interfacer parfaitement avec les différents logiciels de paie. Vue la variété réglementaire sur ce sujet à travers le monde, chaque pays (voire chaque entité juridique) dispose de son propre produit. Mais, par contre, la donnée maître de référence est bien dans SAP Success Factors, les logiciels de paie ne devant que l’exploiter. Cela a nécessité, au passage, d’harmoniser les intitulés et descriptions de fiches de postes.

Un projet complexe

« Une des conditions de la réussite du projet a été le fort sponsoring par la direction générale, ce qui facilite grandement les choses, notamment une gouvernance claire, et une autre l’approche ‘One Team’ avec l’intégrateur Arago » a relevé Cédric de Beaumont. Chaque pays ou chaque entité juridique a défini un utilisateur-clé (key user) pour accompagner le projet du point de vue processus. La réunion de lancement (kick-off) a réuni physiquement 90 personnes du monde entier, début 2024, pour fédérer l’équipe.

Mais, en fait, le projet remonte à 2022. En tout premier lieu, il s’agissait de définir les processus cibles. « Cette définition devait précéder et gouverner le choix de l’outil » a insisté Cédric de Beaumont. Le choix de l’outil et de l’intégrateur a été fait, lui, en 2023. Le début effectif du projet remonte à septembre 2023. La première mise en production a concerné quatre pays (dont la France) sur le Core-RH et le module de gestion de recrutement. Ensuite, les modules ont été déployés par vagues de pays et de familles fonctionnelles. La fin du déploiement sera atteinte d’ici la fin 2025.

Quand c’est fini, ce n’est pas fini

L’outil iHRis est basé sur un SaaS de SAP Success Factors hébergé dans les datacenters de SAP en Allemagne. D’ores et déjà, il est la référence unique pour la création, la modification ou la suppression de comptes utilisateurs dans le SI, ce pour d’évidents motifs de cybersécurité. La langue de base choisie est l’anglais américain. Mais tous les formulaires sont, en principe, traduits dans les langues locales.

Si la fin des déploiements va donc être prochainement une réalité, le projet ne va pas s’arrêter là. Le premier défi va être de valider définitivement l’outil et son paramétrage sur un cycle RH annuel complet. Il reste également à connecter quelques logiciels de paie. Enfin, il restera, finalement, le plus important : exploiter les données fiables fournies par le SIRH unique pour prendre les décisions stratégiques.