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La CALL priorise les rénovations énergétiques des bâtiments grâce aux données

Par Bertrand Lemaire | Le | Cas d’usage

La Communauté d’Agglomération Lens Liévin (CALL) a utilisé la solution de Lowit pour piloter la rénovation énergétique de ses bâtiments.

Maxime Dufeutrelle est coordinateur du service commun de la transition durable de la CALL. - © D.R.
Maxime Dufeutrelle est coordinateur du service commun de la transition durable de la CALL. - © D.R.

Réunissant 36 communes du Bassin Minier (Pas-de-Calais, Hauts-de-France), la Communauté d’Agglomération Lens Liévin (CALL) a une population globale d’environ 245 000 habitants. Sur l’ensemble de son territoire, les différentes municipalités, l’agglomération elle-même et les établissements publics locaux (CCAS…) gèrent plus de 1100 bâtiments (dont 230 écoles) : bâtiments administratifs, culturels, stades, piscines et salles de sport, bâtiments de culte, activités associatives, bâtiments techniques, écoles maternelles et primaires, etc. « Les communes ont subi de grandes destructions durant les guerres mondiales et il ne reste donc plus beaucoup de bâtiments antérieurs, la plupart datant soit juste après 1945 soit durant les Trente Glorieuses lors d’une forte croissance de la population » explique Maxime Dufeutrelle, coordinateur du service commun de la transition durable et d’aide aux communes de la CALL (Communauté d’Agglomération Lens Liévin). Ces bâtiments ont donc été construits le plus souvent dans l’urgence, de manière industrialisée, à une époque où il n’existait aucune réglementation thermique. La situation et la réglementation ayant changé, il est nécessaire de procéder à des rénovations afin de réduire massivement les consommations d'énergie mais toutes ne peuvent pas être faites simultanément. Pour prioriser les chantiers, la CALL s’est reposée sur les données avec la solution de Lowit. « Lowit va nous permettent d’accélérer cette transition grâce au numérique et à la valorisation de la donnée » confirme Maxime Dufeutrelle.

En tout, les 1100 bâtiments représentent en effet 750 000 m² tertiaires dont 500 000 assujettis au « décret tertiaire » pris en application de la Loi Elan (Loi portant évolution du logement, de l’aménagement et du numérique, promulguée le 23 novembre 2018). Maxime Dufeutrelle relève : « nous avons donc des obligations de réduction de notre consommation énergétique avec des paliers décennaux : -40 % d’ici 2030, -50 % d’ici 2040 et -60 % d’ici 2050. » Il y a des enjeux de réduction sur l’ensemble du patrimoine d’ordre réglementaire mais la crise énergétique a ajouté un autre enjeu, économique, avec la croissance du coût de chauffage. Sur les 1100 bâtiments, 964 sont sujets à une intervention de premier niveau et 96 ont été déclarés prioritaires pour une rénovation complète avec, en cible, la labellisation « bâtiment basse consommation ».

Piloter, c’est choisir

Evidemment, tous les chantiers ne peuvent pas être menés en même temps. Il était donc essentiel de les prioriser en fonction du rapport coût/bénéfice. Pour Maxime Dufeutrelle, « il est essentiel pour les communes de planifier leur transition sur leur patrimoine et il est important de prioriser le patrimoine le plus énergivore afin de réduire rapidement l’impact énergétique. » Dans un premier temps, la CALL a mené une enquête auprès des communes pour définir une liste exhaustive des bâtiments et le coût énergétique de chacun. « Cette première étape nous a permis de comprendre les grandes lignes de la problématique mais il était nécessaire d’aller nettement plus en profondeur » note Maxime Dufeutrelle. Au delà de la réduction de l’empreinte carbone, il s’agit en effet de définir une trajectoire énergétique et de garantir la réalisation effective des actions.

Le schéma directeur immobilier est en cours de rédaction dans une démarche en trois phases. La première a consisté à collecter les données. Puis, dans une phase d’audit, une visite de chaque bâtiment a permet de mieux les connaître. Enfin, en troisième lieu, une stratégie va être mise au point. Classiquement, un bureau d’études aurait demandé 1500 à 5000 euros par bâtiment pour réaliser de simples études. Avec 1100 bâtiments, l’addition promettait d’être colossale. « Cela aurait donc été long, cher et la concrétisation aurait été compliquée » souligne Maxime Dufeutrelle. Une autre approche s’imposait.

Compter sur les données

Le service mutualisé intercommunal dispose de conseillers énergie dont le travail pouvait être bien mieux valorisé. Le problème était de rendre claires et activables les données. La CALL s’est donc tournée vers la solution de Lowit pour obtenir une meilleure visibilité sur la situation. Les trois conseillers saisissent dans le système les informations des responsables immobiliers et des visites des lieux réalisées à chaque fois que nécessaire pour les compléter. Lowit permet alors d’analyser les données pour répondre à des questions telles que « Combien va me coûter la rénovation de mon patrimoine énergivore ? » « Quels sont les actions à mettre en œuvre pour atteindre mes obligations réglementaires (décret tertiaire…) ? » « A l'échelle de l’agglomération, quelle est la surface totale d’isolation de combles, d’isolation par l’extérieur, de rénovation globale de bâtiments ? », « quelles sont les économie induites ? », etc. Pour travailler sur la durée, les données présentes dans le système permettent de traiter les informations à des fins statistiques.

En fonction des économies d’énergie induites et des coûts de chaque chantier, la CALL peut prioriser les travaux grâce aux analyses des données de Lowit. Les investissements consentis vont permettre de pérenniser le patrimoine immobilier. Maxime Dufeutrelle relève : « plus on a de données énergétiques, plus on a la possibilité de massifier et plus on peut chercher des financements ». La solution de Lowit est en pur SaaS. La CALL a commencé à utiliser l’outil durant l’été 2022 : grâce à son IA incluse, il permet de calculer les données dont on souhaite disposer et dont on ne dispose pas de source primaire. Les premiers audits sont en cours de réalisation et 500 audits énergétiques vont être produits dans les mois à venir. Sur le patrimoine bâti de la CALL, il a été estimé que 47 700 MWh/an pouvait être économisés sur les seuls bâtiments et 4 300 Mwh/an dans l’éclairage public (ce dernier chantier a été largement avancé).