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L’IoT pour traquer les mauvais stationnements à Montpellier

Par Bertrand Lemaire | Le | Cas d’usage

Montpellier Méditerranée Métropole utilise un réseau LoRa privé multi-usages et la plate-forme Synox pour gérer les stationnements inappropriés.

Pierre Brice est le Directeur Adjoint du Pöle Numérique et Données de Montpellier 3M. - © Montpellier 3M
Pierre Brice est le Directeur Adjoint du Pöle Numérique et Données de Montpellier 3M. - © Montpellier 3M

Constituée autour du chef-lieu de l’Hérault, Montpellier Méditerranée Métropole (Montpellier 3M) rassemble 31 communes et un demi-million d’habitants. Avec environ 3000 agents, ses compétences sont assez larges : services mutualisés des communes membres (ressources humaines, informatique/numérique…), aménagement numérique du territoire, culture, sport, développement économique, gestion des déchets, cycle de l’eau, mobilité… Cette dernière compétence intègre notamment le stationnement, même si la gestion du stationnement payant relève d’une délégation de service public sur Montpellier. Or plusieurs problèmes récurrents nécessitaient une solution : l’occupation de places réservées PMR (Personnes à Mobilité Réduite) par des véhicules non-autorisés, d’arrêts-minutes au-delà de la durée acceptable, et d’emplacements réservés aux livraisons par des véhicules personnels. De plus, les PMR cherchent à connaître les places disponibles les plus proches possibles de leur destination.

« Au début, notre projet a été initié par la demande des associations de personnes en situation de handicap afin de veiller à ce que seuls les véhicules dotés du macaron officiel PMR occupent les places réservées » se souvient Pierre Brice, Directeur Adjoint du Pöle Numérique et Données de Montpellier Méditerranée Métropole. Rapidement, puisque le problème était similaire, le projet a intégré les arrêts-minutes et les emplacements livraisons. Montpellier 3M a décidé de déployer des capteurs sur chacune des places concernées et de remonter des alertes en central pour que les services de police ou de gestion de la voirie puissent focaliser leurs contrôles là où cela est pertinent. Une fois l’information collectée, elle peut aussi être utilisée à d’autres fins. Et, notamment, l’application mobile de gestion des titres de transports TAM (Transports de l’Agglomération de Montpellier) intègre, dans sa partie dédiée aux PMR, le signalement des places destinées à ce public qui sont libres.

5 février 2024 : la Nuit de la Data

Vous avez mis en oeuvre un projet innovant basée sur la data ? Candidatez aux Trophées de la Nuit de la Data ! La cérémonie aura lieu le 5 février 2024 dans un théâtre parisien. Les dossiers de candidature sont à déposer avant le vendredi 15 décembre à 18h (frais réduits jusqu’au 6 novembre 2023). Les candidats seront invités à pitcher en trois minutes (avec trois minutes de questions) devant le jury le 18 janvier 2024.

Une collecte de données pas si simple

Le projet a été initié en 2019 et a commencé par une phase d’expérimentation avec différents types de capteurs. Deux options existent en effet : les capteurs simplement collés sur l’emplacement ou bien enterrés. Enterrer le capteur le protège de l’écrasement par les roues des véhicules mais nécessite d’abîmer la chaussée. Finalement, pour éviter cette complication, Montpellier 3M a choisi de déployer des capteurs collés sur la chaussée et résistant à l’écrasement et aux chocs. Le capteur détecte l’arrivée et le départ d’un véhicule sur l’emplacement. Le traitement de ces données est effectué en central.

Les données issues des capteurs sont donc collectées centralement sur une plate-forme Synox en utilisant un réseau LoRa privé métropolitain. Ce réseau LoRa est mutualisé entre plusieurs usages et pré-existait au projet du contrôle du stationnement. Pierre Brice note : « le principal utilisateur du réseau LoRa de la Métropole est la régie des eaux, pour les compteurs connectés. » La plate-forme Synox est également mutualisée pour tous les projets à base d’objets connectés.

Une plate-forme libre et mutualisée

Montpellier 3M utilise en effet la plate-forme Synox depuis 2014. « La géolocalisation des vélos en location, le contrôle de la qualité de l’air, les relevés de température… sont d’autres projets utilisant Synox » relève Pierre Brice. La plate-forme Synox est construite à partir de briques open-source interopérables, ce qui est un critère important pour la métropole. Elle permet une restitution des données via des tableaux de bords intégrant le positionnement géographique sur une carte. Des alertes sont générées automatiquement lorsque des événements suspects surviennent comme l’arrivée d’un véhicule sur une place PMR. De même, pour éviter les véhicules ventouses, une alerte spécifique est générée si un véhicule reste en place plus de quatre heures.

Synox est déployé on premise, sous l’entière maîtrise de la DSI de Montpellier Méditerranée Métropole. Pierre Brice se réjouit : « de ce fait, il a été facile d’utiliser les API disponibles pour, par exemple, alimenter l’application mobile ».