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Interflora adopte le commerce composable pour l’agilité et le moindre risque

Par Bertrand Lemaire | Le | Cas d’usage

Interflora a choisi des solutions telles que CommerceTools et DatoCMS pour refondre son SI module fonctionnel par module fonctionnel.

Nicolas Pastorino, directeur digital d’Interflora, témoigne ici de sa démarche. - © Interflora
Nicolas Pastorino, directeur digital d’Interflora, témoigne ici de sa démarche. - © Interflora

Issu de l’idée d’un fleuriste allemand, Max Hübner, en 1908, Interflora est un réseau de fleuristes ayant pour objectif la transmission florale. Il s’agit de définir des bouquets normés, constitués essentiellement de fleurs fraîches, qui seront fabriqués et livrés par un fleuriste au plus près du lieu de livraison quelque soit le lieu de commande. Initialement, les commandes étaient réalisées chez des fleuristes qui les transmettaient à leurs confrères appropriés. « Aujourd’hui, la quasi-totalité des commandes s’opère via notre site web » indique Nicolas Pastorino, directeur digital d’Interflora. La commande opérée en ligne est alors attribuée à un fleuriste local, selon un algorithme se basant essentiellement sur la distance de la destination, ce fleuriste fabriquant et livrant la commande. Le système informatique de gestion des commandes existant n’était plus satisfaisant et Interflora a choisi d’adopter une démarche de commerce composable pour le renouveler.

Depuis toujours, les offres de bouquets sont conçues de manière très normée et en garantissant une faisabilité locale. La conformité du produit livré par rapport à l’image disponible, jadis sur catalogue, aujourd’hui en ligne, est un critère essentiel de la satisfaction client. Pour recevoir la commande, le fleuriste dispose d’une app sur son smartphone dont l’objet est de gérer la totalité de sa relation avec Interflora (mise à jour des données pratiques, par exemple sur les horaires d’ouverture, gestion des commandes, consultation des avis-clients…). En dehors de cette app, le fleuriste (le plus souvent un artisan seul dans sa boutique) gère sa propre informatique. Interflora regroupe environ 45 000 fleuristes dans 145 pays, dont 5 200 en France, qui expédient environ 30 millions de bouquets par an. L’entité d’Europe continentale, forte d’environ 150 collaborateurs, gère la France, l’Espagne, l’Italie, le Danemark, le Portugal et la Roumanie.

Mutualiser la nouvelle plate-forme

Avant 2020, chaque pays avait son propre SI et ses propres process. « Il n’y avait ni synergie, ni mutualisation, et les commandes transnationales supposaient des transmissions de données » relève Nicolas Pastorino. Au moment où la décision a été prise de refondre l’existant, il a également été décidé de mutualiser les outils et d’uniformiser les processus. A terme, les six pays de la société disposeront donc d’une plate-forme unique. Nicolas Pastorino confirme : « nous parlons bien d’une convergence technologique ».

Dans le cadre de la transformation digitale, il a également été décidé, avant de changer les applications, de migrer l’infrastructure dans le cloud. « Nous externalisons ainsi la complexité technologique et nous n’avons plus à gérer le maintien de notre site e-commerce lors de la fête des mères » explique Nicolas Pastorino. Pour l’heure, Interflora utilise surtout le cloud Microsoft Azure mais en veillant à rester technologiquement neutre afin de pouvoir adopter plusieurs hyperscalers voire d’en changer.

Migrer sans trop de risques

Mais une telle migration applicative entraîne bien entendu un risque métier important au moment du changement de système. La continuité de fonctionnement est d’autant plus critique qu’il existe, en cumulant les fêtes des différents pays, des célébrations entraînant d’importantes commandes de fleurs sur près de la moitié de l’année. Pour limiter les risques, Interflora a choisi d’adopter une démarche de commerce composable et de migrer les différentes briques de l’outil de commerce en ligne module par module et pays par pays, les moments les plus critiques du chantier étant évidemment positionnés sur des périodes de basse activité. Les modules à migrer comprenaient ainsi un CMS, une gestion de commandes (order management), un catalogue (PIM, product information manager) et une gestion de compte. Les API normées entre modules facilitent les échanges d’informations.

En 2021, les technologies front office et le module de PIM ont été choisies après un benchmark de différentes solutions de commerce composable. Le CMS retenu a été DatoCMS et le PIM celui de CommerceTools. A l’automne 2021 a commencé le déploiement. Ensuite, les modules de gestion de commandes et de gestion de comptes de CommerceTools ont également été choisis. Nicolas Pastorino se réjouit : « le projet est terminé en Italie depuis octobre 2022 mais il est toujours en cours en France. » Cette démarche a aussi comme intérêt de pouvoir tester sur un temps donné des configurations particulières de tel ou tel module ou bien de vérifier l’appétence à une solution sur un périmètre restreint avant soit d’abandonner soit de le valider et de le généraliser. Le commerce composable garantie ainsi une certaine agilité sans devoir supporter des risques trop importants sur le cœur de métier.