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Start-ups d’État et start-ups : le financement public en appui de l’innovation

Par Bertrand Lemaire | Le | Gouvernance

Tandis que la DINUM tire le bilan et annonce la poursuite de Beta.gouv.fr, l’Europe lance un nouveau fonds de fonds de soutien aux start-ups.

Jean-Noël Barrot est ministre délégué chargé de la Transition numérique. - © Républik IT / BL
Jean-Noël Barrot est ministre délégué chargé de la Transition numérique. - © Républik IT / BL

Depuis 2013, la DINUM (Direction interministérielle du numérique, avant 2019 la DINSIC) anime un programme d’innovation dans les administrations au travers du dispositif Beta.gouv.fr. Ce dispositif vise à soutenir des « start-ups d’Etat », c’est à dire des innovations techniques ou organisationnelles permettant un impact démontré sur l’amélioration du service rendu par l’administration. Il permet, depuis quatre ans, de, en plus, co-financer la création des start-ups d’État, dans la limite d’un euro pour un euro investi par l’administration d’origine, au travers du Fonds d’Accélération des Startups d’État et de Territoires (FAST). Après dix années, donc, la DINUM tire un bilan très positif du dispositif Beta.gouv.fr et annonce la suite.

Depuis quatre ans, le FAST a contribué au financement d’une cinquantaine de start-ups d’État (sur 173 actuellement en activité) en douze sessions et, en cumulé, huit millions d’euros investis. Le financement est associé à un accompagnement méthodologique de la DINUM. Henry Ciesielski, intrapreneur de la start-up d’Etat Zéro Logement Vacant et chef de projet « lutte contre la vacance de logement » a expliqué : « l’accompagnement du FAST a été décisif pour le passage à l'échelle de Zéro Logement Vacant. Cela nous a permis de recruter trois personnes et de bénéficier d’un appui méthodologique pour piloter le développement du produit par l’impact et pour expérimenter de nouveaux mode de prise de contact avec les propriétaires de logements vacants. »

La treizième session est actuellement en cours et les candidats à un financement du FAST doivent déposer leur dossier avant le 15 mai 2023. Deux nouveaux incubateurs de start-ups d’État ont été annoncés (au Ministère de la Justice et à l’agence de la transition écologique, ADEME), rejoignant la quinzaine déjà en place.

L’Europe veut transformer les start-ups en scale-ups

Le Groupe BEI, composé de la Banque européenne d’investissement (BEI) et du Fonds européen d’investissement (FEI), et cinq États membres de l’Union européenne ont lancé l’initiative Champions technologiques européens (ICTE) qui prend place dans le cadre de l’initiative paneuropéenne Scale-up Europe dévoilée en février 2022 à Paris sous présidence française du Conseil de l’Union européenne. Cette initiative vise à apporter des fonds supplémentaires à des fonds d’investissements afin que ceux-ci financent davantage les start-ups en phase de forte croissance et cherchant à lever des montants supérieurs à 50 millions d’euros. L’ICTE n’est donc pas de l’amorçage mais de l’aide au développement. Elle vise surtout à éviter le rachat d’entreprises innovantes européennes ayant des besoins de capitaux pour financer leur croissance par des groupes étrangers lorsqu’elles ont fait preuve de leur pertinence.

Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, s’est réjoui : « L’initiative Champions technologiques européens marque une étape indispensable pour l’essor de grands fonds de capital-risque au sein de l’UE. »