Décideurs it

La France veut renforcer son leadership numérique

Par Bertrand Lemaire | Le | Gouvernance

Marina Ferrari, Secrétaire d’Etat au Numérique, a présenté à la Commission européenne la déclinaison française de la feuille de route pour la décennie numérique.

Marina Ferrari est Secrétaire d’Etat au Numérique. - © D.R.
Marina Ferrari est Secrétaire d’Etat au Numérique. - © D.R.

La feuille de route stratégique pour la décennie numérique est un document coordonnée pour la France par la Direction Générale des Entreprises (Ministère de l’Economie). Elle a été présentée, pour cette déclinaison française, à la Commission européenne le 25 mars 2024 par Marina Ferrari, Secrétaire d’Etat au Numérique. Son objet est de fixer les grandes orientations stratégiques de l’État pour le développement du numérique, en lien avec les autres pays membres de l’Union Européenne.

La feuille de route française comporte quatre axes : les compétences numériques, les infrastructures numériques, la transformation numérique des entreprises et enfin la numérisation des services publics. Il s’agit de répondre aux importants enjeux liés à la transformation de la société par un ambitieux programme politique tant national qu’européen. A l’invitation de la Commission Numérique, ce document est remis à jour tous les deux ans. Bien sûr, la Commission Européenne veut favoriser les projets multi-pays. Le plus avancé concerne une alliance autour de l’IAG sur les langues européennes, le consortium ayant son siège à Villers-Cotterêts en Picardie.

Défendre une position de champion

La France veut, à cette occasion, réaffirmer son leadership sur les infrastructures et les socles techniques. L’objectif de la fibre pour tous devrait être atteint en 2025, avec cinq ans d’avance sur l’objectif européen. A cela s’ajoute l’effort sur le mobile (5G) ainsi que sur les autres thèmes de socles technologiques (quantique, cloud, IA…). Le Ségur Numérique avait abouti à un financement spécifique au numérique de santé de 2,5 milliards d’euros. Un autre aspect important est la formation avec un objectif de formation de 400 000 personnes. A ce jour, 136 projets ont été soutenus suite à un appel à manifestation d’intérêt et l’objectif devrait donc, là aussi, être atteint. Cependant, la Commission Européenne a pointé un retard de la France sur la numérisation des PME, sujet du Programme France Numérique lancé par le gouvernement.

La numérisation des services publics n’est bien sûr pas en reste. Un projet de loi de simplification administrative grâce au numérique devrait être prochainement présenté par le ministre de l’économie. L’objectif de 250 démarches dématérialisées d’ici 2025 y sera réaffirmé. L’accessibilité demeure (en théorie) garantie (en pratique, c’est plus discutable…) et la feuille de route peut également s’appuyer, pour aider les populations en difficultés, sur les conseillers numériques en cours de déploiement sur tout le territoire. Enfin, bien évidemment, l’IA et l’IAG portent une nouvelle étape de la modernisation des services publics après la numérisation. Plusieurs expérimentations sont en cours et les premiers résultats sont positifs.