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Véronique Torner (Numeum) : « nous voulons former l’équipe de France du Numérique »

Par Bertrand Lemaire | Le | Esn & conseil

L’assemblée générale de Numeum a été l’occasion de rappeler les ambitions du syndicat des entreprises du numérique pour son secteur avec, toujours, les mêmes trois axes : régions, compétences et numérique responsable.

Véronique Torner est présidente de Numeum, le syndicat des entreprises du numérique.  - © Numeum
Véronique Torner est présidente de Numeum, le syndicat des entreprises du numérique. - © Numeum

Le syndicat des entreprises du numérique, Numeum, a tenu son assemblée générale annuelle le 29 mai 2024. Dans la foulée, une soirée ouverte aux non-adhérents membres de l’écosystème a permis de réaffirmer les ambitions et les valeurs promues par Numeum. Lors de l’assemblée générale, douze administrateurs ont été élus sur les 28 membres du Conseil d’Administration. Un tiers des nouveaux élus est constitué de femmes, ce qui porte la féminisation de cette instance à 39 %. Véronique Torner est d’ailleurs, depuis un an, la première femme à présider Numeum. Comme elle l’a indiqué, « une assemblée générale est l’occasion de tirer un bilan mais aussi de se projeter dans l’avenir ».

Véronique Torner est présidente de Numeum, le syndicat des entreprises du numérique.  - © Républik IT / B.L.
Véronique Torner est présidente de Numeum, le syndicat des entreprises du numérique. - © Républik IT / B.L.

Depuis un an, le syndicat a mis en place un nouveau plan stratégique axé sur trois mots-clés : régions, compétences et numérique responsable. « Pour réussir, il faut jouer collectif » a martelé la présidente. En région, la complexité des écosystèmes locaux oblige à créer du lien entre les différentes organisations pour développer le numérique dans chaque territoire. Le jeu collectif est aussi nécessaire pour que Numeum puisse influencer les instances publiques aux niveaux national comme international, notamment européen. Pour accroître les compétences disponibles, notamment par la formation, là encore, il faut « jouer collectif ». Enfin, il faut « jouer collectif » pour développer l’impact positif du numérique.

Jouer collectif pour gagner ensemble

Pour développer cet impact positif, Numeum « joue collectif » aux côtés du Cigref (les donneurs d’ordres à ses membres), de la Fondation Femmes@Numérique, etc. Il se joint à de nombreuses initiatives et manifestations. Une initiative tient d’ailleurs « particulièrement à coeur » à la présidente : Planet Tech Care. Il est vrai qu’elle en est parmi les initiateurs. Est-ce suffisant ? « Nous pouvons faire mieux et nous le devons » a tranché Véronique Torner. Elle a ajouté : « nous voulons former l’équipe de France du Numérique ». Il s’agit en effet de défendre le numérique dans notre pays.

Quatre sportifs de très haut niveau ont témoigné. - © Républik IT / B.L.
Quatre sportifs de très haut niveau ont témoigné. - © Républik IT / B.L.

Pour incarner réellement cette logique d’équipe et de collectif au service du numérique, quoi de mieux que de faire témoigner quelques sportifs ? Même pour une course de bateaux en solitaire, une vingtaine de personnes sont nécessaires. Numeum a ainsi invité (de gauche à droite sur la photographie) la gymnaste Marine Boyer, le skipper Anthony Marchand, la volleyeuse Victoria Ravva et, enfin, le rugbyman Frédéric Michalak.

Mettre l’entreprise au centre de l’école

Le témoignage de Khalil Khater a permis de revenir sur des éléments plus concrets. Docteur en économie et en sciences politiques, il est surtout le fondateur du groupe Accelis. Celui-ci a débuté ses activités dans l’hospitalité. C’est un secteur qui, certes, suppose des savoir-faire mais aussi des savoir-être. Or il n’a pu que constater de sérieux manques de compétences. En 2014, il a donc créé l’Ecole Ferrières. Une école de plus alors qu’il y en a déjà beaucoup ? « Il s’agissait de créer une école différente, avec une transmission du savoir par des professionnels, de vrais professionnels en activité, pour des futurs professionnels, bref de mettre l’entreprise dans l’école » a-t-il expliqué.

Khalil Khater, cofondateur du groupe Accelis, veut amener l’entreprise dans l’école. - © Républik IT / B.L.
Khalil Khater, cofondateur du groupe Accelis, veut amener l’entreprise dans l’école. - © Républik IT / B.L.

L’initiative ayant rencontré le succès, Khalil Khater l’a reproduite en y ajoutant une nouvelle idée : l’hybridation des talents. Il a ainsi racheté l’école de commerce EBS et créé, pour le numérique, l’Ecole 89. Si chaque école se focalise sur sa spécialité pour les deux-tiers des enseignements, elle s’appuie sur les deux autres pour le solde. Pour Khalil Khater, « une seule formation en silo, c’est fini. ». Ces écoles prennent place dans une initiative immobilière, la Htech Valley, en région parisienne, qui va progressivement accueillir d’autres acteurs, notamment un incubateur.

Le numérique responsable n’est pas un oxymore

L’axe « numérique responsable » défendu par Numeum pose tout de même un problème fondamental. Myriam Maestroni, fondatrice de la fondation E5T, l’a résumé simplement : toute entreprise vise par nature à la croissance. Or le numérique a une empreinte environnementale, notamment énergétique, considérable et sa croissance peut ne pas être soutenable. Ancienne patronne de plusieurs entreprises dans le secteur de l’énergie, elle a proposé de résoudre ce paradoxe en décorrélant la croissance de l’activité et celle de la consommation des énergies fossiles. Elle n’a pas évoqué les autres problématiques au-delà de la seule énergie.

La chanteuse Sara Abad a conclu en live la manifestation. - © Républik IT / B.L.
La chanteuse Sara Abad a conclu en live la manifestation. - © Républik IT / B.L.

Pour conclure la manifestation, Véronique Torner a accueilli la chanteuse Sara Abad qui a interprété en live « A better place for us ». Cette chanson est destinée aux jeunes atteints d’éco-anxiété : ils ont le pouvoir de sauver la planète.