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Le numérique, clé de la réindustrialisation responsable de la France

Par Bertrand Lemaire | Le | Gouvernance

L’Académie des Technologies a diffusé le fruit de ses travaux sur la réindustrialisation de la France. Le numérique y joue un rôle clé.

Patrick Pélata est l’actuel président de l’Académie des Technologies - © D.R.
Patrick Pélata est l’actuel président de l’Académie des Technologies - © D.R.

L’Académie des Technologies, dont Yves Caseau est membre, est une association regroupant 370 personnalités élues, reconnues du secteur économique, de l’industrie, des scientifiques et des acteurs de l’éducation ou encore des sciences humaines, et placée sous le haut-patronage du Président de la République. Elle émet des avis issus de ses réflexions afin d’éclairer le débat public. Elle a ainsi récemment publié le fruit de ses travaux sur son sujet 2023, la réindustrialisation de la France. Le numérique y est considéré comme l’une des quatre clés directes mais il est aussi présent en soutien dans les trois autres clés.

En préliminaire, l’Académie rappelle que la situation de la France n’est pas très réjouissante : 22ème de l’Union Européenne sur la part de l’emploi industriel dans l’emploi total, perte de trois millions d’emplois industriels sur quarante ans et une position sur la recherche en déclin malgré un sixième budget mondial sur le sujet. Au-delà de la perte en emploi, l’industrie est, selon l’Académie, un « pilier fondamental de la souveraineté de la France et de l’Europe et de leur capacité de résilience. »

Quatre défis sont à relever pour réussir cette réindustrialisation. Le premier concerne l’énergie : il faut « produire assez d’énergie décarbonée compétitive pour la décarbonation de l’industrie ». Comme Vincent Niebel l’a expliqué, réussir ce défi repose beaucoup sur le numérique. Le défi des intrants (ressources en lithium, en terres rares…) sera plus compliqué à relever car « l’exploitation de nouvelles ressources critiques sur le territoire français et européen prendra du temps ». Là aussi le numérique est important : la modélisation des sols est un facteur de la réussite. Le troisième défi est celui des compétences : « l’accès aux compétences constitue un des facteurs limitant du développement des entreprises ». Le numérique facilite les formations en distanciel et pour les publics rencontrant des difficultés particulières, du décalage horaire au handicap, comme l’a rappelé Olivier Lamirault. Enfin, le numérique lui-même constitue le quatrième défi en tant que technologie-clé pour l’industrie. Et, contrairement à ce qui peut exister dans d’autres domaines, le numérique européen destiné à l’industrie (IA, logiciel libre…) n’a pas à rougir, notamment face aux acteurs américains.

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