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Broadcom/VMware : la révolte des DSI européens

Par Bertrand Lemaire | Le | Achat it

Le Cigref et trois associations homologues en appellent à la Commission Européenne devant l’évolution des conditions commerciales de VMware suite au rachat par Broadcom.

Jean-Claude Laroche est le président du Cigref. - © Mélanie Robin / Cigref
Jean-Claude Laroche est le président du Cigref. - © Mélanie Robin / Cigref

Lorsque, il y a deux ans, Broadcom a annoncé le rachat de VMware pour 61 milliards de dollars, les réactions ont été unanimement négatives. L’habitude de Broadcom de racheter des produits matures pour en maximiser les profits à court terme en sacrifiant l’innovation ne présageait rien de bon. Deux ans plus tard, les craintes se sont réalisées et les DSI constatent de fortes augmentations de coûts réels de l’usage de VMware et une politique commerciale des plus inadéquates. Si, individuellement, les DSI s’expriment peu sur le sujet, les associations européennes d’entreprises utilisatrices de numérique montent (enfin) au créneau publiquement, signe que les (discrètes) négociations ont échoué. Le Beltug (Belgique), le Cigref (France), CIO Platform Nederland (Pays-Bas) et Voice (Allemagne) ont donc écrit à la Commission Européenne pour demander une intervention de celle-ci.

La liste des reproches était connue mais est, cette fois, clairement formalisée : forte hausse des tarifs, remise en cause des accords contractuels antérieurs, interdiction de la revente de licences, arrêt de la maintenance de sécurité pour les produits en licences perpétuelles, création de packs de licences entraînant de facto une forte hausse des coûts sur la logique de la vente liée de produits non-désirés, bouleversement de l’écosystème des revendeurs et partenaires VMware et, enfin, perte de connaissances sur les produits. Les quatre associations rappellent que toutes les craintes qui se réalisent aujourd’hui avaient été mentionnées par elles lors de l’enquête préalable à l’approbation du rachat de VMware par Broadcom. Puisque la Commission Européenne a autorisé malgré tout le rachat, les associations lui renvoient la responsabilité de remettre de l’ordre dans le marché des solutions de virtualisation.

Les signataires de la lettre estiment à une quinzaine de milliards d’euros le coût des mesures prises par VMware/Broadcom pour les entreprises européennes dans les deux prochaines années. Derrière le combat pour ce dossier, les associations s’inquiètent aussi sur le mauvais exemple qui pourrait inspirer d’autres fournisseurs dominants.

Le Club CTO du 5 septembre 2024 portera sur le thème : « CTO/Fournisseurs : quels sont les vrais leviers de négociation ? »


En savoir plus

- La lettre adressée par les associations à la Commission Européenne (sur le site du Cigref).

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