Les RSSI désirent des solutions souveraines
Selon une étude menée pour HarfangLab, les RSSI s’attachent désormais à la souveraineté des solutions de cybersécurité avant de les choisir.

Au démarrage de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, un important éditeur de solutions de cybersécurité basé en Russie a été boycotté malgré son excellente réputation technique. Depuis, cet éditeur peine à revenir sur le marché européen. Depuis la réélection de Donald Trump, les solutions américaines sont, elles aussi, jugées de plus en plus suspectes. Ce sentiment général de méfiance à l’égard de solutions extra-européennes est corroboré par une récente étude menée par Sapio Research sur la commande d’HarfangLab.
La souveraineté numérique, d’une manière générale, est devenue une priorité de plus en plus importante pour 83 % des dirigeants français. 78 % des répondants français constatent même que la question de la souveraineté est devenue beaucoup plus sensible en un an. Quand on parle données, les intentions sont plus claires encore : en France, 60 % des RSSI considèrent la souveraineté des données comme un critère essentiel dans leurs choix d’achat, la première priorité pour 10 % d’entre eux. 70 % des répondants estiment que les entreprises européennes sont trop dépendantes des technologies étrangères, avec des variations selon les pays : l’Allemagne est la plus inquiète (74 %) devant la France (71 %) mais les Pays-Bas (62 %) et la Belgique (60 %) ne sont pas sans inquiétude non plus. Si, aujourd’hui, 80 % des entreprises ont des solutions de cybersécurité basées sur le cloud, 26 % envisagent, pour en retrouver la maîtrise, de redéployer une solution sur leurs propres infrastructures dans les deux prochaines années. 31 % des répondants (30 % en France) préfèrent les solutions EDR hébergées localement plutôt que des services hébergés dans le cloud.
Pour les solutions de cybersécurité, les RSSI ont trois critères majeurs. D’abord, la capacité à garder la main sur le déploiement des outils, que ce soit sur site ou dans un environnement de leur choix (23 %). En deuxième position vient la preuve de performance (21 %). Enfin, la qualité du support client, notamment sa proximité, (26 %) ferme le tiercé. Face aux lois à effets extraterritoriaux, 72 % des répondants français se méfient de solutions de cybersécurité extra-européennes. 74 % se déclarent ainsi prêts à changer de fournisseur pour privilégier un acteur européen. Au-delà du souci de souveraineté, 78 % des répondants français estiment que les prestataires européens sont mieux alignés sur les exigences locales en matière de conformité et de réglementation et 80 % considèrent que les sociétés européennes de cybersécurité comprennent mieux les menaces spécifiques à la région et savent mieux y répondre.
A propos de l’étude
L’étude « State of Cybersecurity » a été réalisée par Sapio Research sur la commande d’HarfangLab. Elle est basée sur une enquête réalisée au deuxième trimestre 2025 auprès de 800 responsables IT et RSSI en France, en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas. Ceux-ci travaillaient dans des entreprises comptant entre 300 et 5 000 employés dans des secteurs tels que la santé, l’industrie manufacturière, la technologie et les services publics.