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Ecoconception web : les grands acteurs ont encore beaucoup de progrès à faire !

Par Bertrand Lemaire | Le | Green it

Selon une étude de Razorfish et de l’association Green IT, les sites web des grandes organisations ne respectent pas les règles d’écoconception.

La prise en compte de l’éco-conception est pour le moins douteuse en e-commerce. - © Lukas Goumbik / Pixabay
La prise en compte de l’éco-conception est pour le moins douteuse en e-commerce. - © Lukas Goumbik / Pixabay

Tout le monde veut être « green » ou du moins afficher une volonté de l’être. Cette obligation d’image est cependant loin d’être une réalité, même dans des domaines où cela n’est pas extraordinairement compliqué. Par exemple, les sites web peuvent aisément voir leur consommation de ressources réduite (ce qui, de plus, économique du point de vue financier). Pourtant, selon une étude de Razorfish et de l’association Green IT, les grands acteurs sont très loin d’être exemplaires en la matière. L’étude a pourtant porté sur les 40 sites web corporate du CAC 40, les 40 sites de e-commerce les plus visités et les sites web de 28 licornes.

En vingt ans, le collectif Green-IT a constaté que les pages web étaient de plus en plus lourdes (en quantité de données échangées) : jusqu’à 155 fois plus lourdes ! Sur les sites testés, le score d’éco-conception reste médiocre avec 32/100 en moyenne. Certes, il y a une légère progression depuis l’an passé mais cette note reste mauvaise en regard de la croissance des usages digitaux.

Un concours de mauvais scores

Pire : les sites institutionnels du CAC40 (donc sans de gros besoins transactionnels) ne font guère mieux que la moyenne : 40/100 en moyenne. L’amélioration est cependant de 6 points par rapport à l’édition précédente : 75 % des sites se sont améliorés, certains gagnant jusqu’à 20 points. Le champion du CAC40 est Unibail-Rodamco-Westfield avec un score de 65/100, Arcelor-Mital et Engie le suivant avec un score de 60.

Alors que le e-commerce ne cesse de progresser (+20 % en un an), les sites qui le rendent possibles sont particulièrement mauvais. Leur score moyen est de 23/100. « Les entreprises les plus performantes en matière d’éco-conception digitale parviennent à diviser par 2, voire par 5, leurs impacts environnementaux par rapport à des acteurs comparables au sein d’un même secteur d’activité » notent les auteurs de l’étude. Deux secteurs sont moins mauvais que les autres : voyage / transport (36/100) et distribution alimentaire (31/100). Enfin, bien que n’ayant pas de lourd historique à gérer, les 28 licornes examinées atteignent un score moyen d’éco-conception de 36/100, ce qui est inférieur à la note du CAC40.

A propos de l’étude

Le « Baromètre de l’Eco-Conception Digitale » est une étude annuelle réalisée par l’agence web Razorfish en collaboration avec l’association Green IT, un collectif d’experts créé en 2004. Pour la réaliser, l’agence utilise sa solution Razoscan pour examiner les 10 pages les plus vues pour chacun des sites web de l’étude. Cet examen repose sur l’algorithme de référence EcoIndex, développé par le collectif Green IT, qui repose sur trois paramètres techniques objectifs, pondérés en fonction de leur contribution aux impacts environnementaux du site web : la complexité du DOM (Document Object Model), le nombre de requêtes HTTP, et le poids des pages (exprimé en Ko de données transférées). Au final, chaque page se voit attribuée un score compris entre 0 et 100, équivalant à une note comprise entre A et G (A étant la meilleure note et G la plus mauvaise). Le score et la note attribués au site est le résultat de la moyenne de chaque page examinée.

Pour cette édition ont été examinés les 40 sites web corporate du CAC 40, les 40 sites de e-commerce les plus visités et les sites web de 28 licornes.