Convention USF 2025 : IA, cloud… et création de valeur !
L’USF organise sa Convention annuelle les 8 et 9 octobre 2025 au Centre des Congrès à Lyon. A l’occasion de son anniversaire, le thème de cette année est « USF, 35 ans d’intelligence collective et de passion ». Retour sur le deuxième jour.
Depuis 35 ans, l’USF (association des Utilisateurs SAP Francophones) défend les intérêts de la communauté des clients de l’éditeur SAP. Tous les ans, l’association organise sa Convention qui constitue l’événement majeur annuel de l’écosystème SAP. « USF, 35 ans d’intelligence collective et de passion » était le thème de l’édition des 8 et 9 octobre 2025 au Centre des Congrès à Lyon. « Nous avons suffisamment de recul pour comprendre, suffisamment d’expérience pour anticiper » a expliqué Gianmaria Perancin, président de l’association, en ouvrant la deuxième journée en plénière.
Aujourd’hui, l’USF est un collectif qui pèse, qui éclaire et qui façonne l’écosystème. Les plus de 4500 participants aux plus de 250 réunions par an, grâce à l’« USF Force » (les bénévoles permettant à l’association de fonctionner), réunissant des profils IT ou métiers, juniors ou seniors, sont les meilleurs témoins de l’importance acquise par l’USF. Les ateliers et les livrables de l’association constituent le retour sur investissement des adhérents. Gianmaria Perancin a insisté : « 35 ans, c’est un âge qui oblige pour être un acteur exigeant responsable et engagé ».
Cloud et IA pour créer de la valeur
Le grand sujet du moment, c’est encore le Cloud même si l’IA est actuellement poussée par l’éditeur. Les clients SAP passent du monde on premise, certes rigide mais avec des personnalisations voire des spécifiques, au Cloud, avec son innovation constante mais aussi un retour au standard et quelques flous contractuels persistants. « Le Cloud doit être porteur de valeur au travers d’un projet cohérent pour plus un SI plus simple, plus cohérent et moins cher, pas une migration technique » a martelé Gianmaria Perancin. Pour lui, il lui semble évident que le temps passé sur le contrat ou le prix, c’est du temps qui n’est pas passé sur le projet lui-même. Et, bien sûr, « les clients préfèrent payer pour l’innovation plutôt que pour la maintenance ». Mais les entreprises clients ont encore des difficultés à calculer et prévoir de façon fiable les budgets liés aux projets.
Et pour les 35 années qui viennent ? Gianmaria Perancin attend que l’USF soit encore plus ouverte, encore davantage capable de représenter tous les clients SAP, y compris ceux qui n’ont pas l’ERP SAP comme pivot du SI, et, enfin, encore plus internationale pour défendre la zone francophone. La Convention accueillait d’ailleurs des représentants des clubs britannique, néerlandais, allemand, belge et espagnol. Bien sûr, l’indépendance absolue de l’USF, notamment vis-à-vis de SAP, doit être préservée et même renforcée. Ses valeurs doivent aussi être toujours plus défendues : la transparence exigente et la co-construction dans un cadre humain et plaisant pour apprendre et progresser. L’USF veut proposer et non pas subir, co-construire l’avenir.
SAP heureux de s’appuyer sur l’USF
« Nous avons beaucoup de chances de pouvoir compter sur l’USF qui participe énormément à l’écosystème » s’est réjoui, en prenant la parole à la suite de Gianmaria Perancin, Olivier Nollent, Chairman et Managing Director de SAP France. Pour sa quatrième participation à la Convention, il a confirmé que la relation USF/SAP s’est renforcée dans le cadre d’un dialogue constructif avec une co-construction de l’innovation. Le choix de SAP d’insister sur l’IA lui semble validé par le record de fréquentation de la Commission USF IA lors de son lancement avec 300 participants. L’USF créé ainsi « un engagement réel et enthousiaste pour innover ». Côté SAP, les revenus Cloud continuent de progresser (+34 % sur l’ERP, +28 % en global). 200 clients en France et 11000 dans le monde ont déjà choisi un ERP Cloud et accepté la stratégie de restandardisation « clean core » de SAP.
La stratégie AI First de SAP est justifiée, selon le PDG, par le fait que l’IA constitue une révolution industrielle, une formidable opportunité pour être plus résilient et plus compétitif. SAP a fait le choix d’une intégration native de l’IA, avec Joule. Il y a des nouveautés tous les mois. SAP s’engage pour une IA pertinente, fiable et responsable et conclut des partenariats divers dans le monde, variables selon les pays, comme avec Mistral.ai en France. Un autre aspect de la stratégie SAP fait davantage débat. « Suite Force » consiste à mettre fin à l’ère du Best of Breed. SAP veut promouvoir un modèle intégré au lieu d’applications diverses. La justification n’est pas officiellement de rendre plus dépendants tous les clients rendus encore moins capables de migrer mais de faciliter le déploiement de l’IA sur l’ensemble des fonctions. Joule devient ainsi un orchestrateur d’agents.
Innover pour créer de la valeur
« Innover par et pour nos clients » est le désir de Véronique Hangard, Chief Business Officer SAP France, qui intervenait pour la première fois sur la scène de la Convention à la suite d’Olivier Nollent. Pour elle, il faut que l’éditeur et ses clients travaillent ensemble pour construire des plans de transformation et identifier tous les cas d’usage de l’IA en entreprises. Elle a fait le bilan des nouvelles offres, de leurs adoptions et des collaborations avec le reste de l’écosystème. 15 % seulement des clients exigeraient, selon elle, un cloud souverain. SAP consacre 20 milliards d’euros en investissements à cette approche. En France, la certification SecNumCloud est un peu plus complexe que les certifications des autres pays. La volonté de SAP est de proposer au plus tôt une offre SecNumCloud.
SAP a fait réaliser une démonstration de l’IA Joule sur la scène de la Convention. Cette IA analyse les données à partir de questions en langage naturel et propose des actions, voire accompagne ces actions. Deux témoins ont été accompagnés sur scène par Olivier Nollent et Véronique Hangard pour raconter leurs projets : Jean-François Judit, CIO de Sangosse, et Hervé Coulpier, CIO de Boiron. Et, plutôt qu’un gâteau d’anniversaire, SAP a offert une parodie vidéo de Friends pour retracer 35 années d’informatique avec SAP.
Un parcours inspirant
Comme chaque année, la Convention est l’occasion de rencontres inspirantes et d’interventions hors du champ de l’informatique. Cette année, l’USF a accueilli le « Ténor de la Street », Naestro. Né dans les quartiers Nord de Marseille, il a commencé par les sports de combat (karaté, boxe thaï, MMA…) et est devenu champion européen en 2008. Se vengeant d’un délinquant trafiquant de drogue, il s’est retrouvé en prison. Pour se protéger, il s’est senti obligé de remplacer le délinquant. Il a alors enchaîné les peines et s’est fâché avec sa famille, ses frères étant policiers. Par hasard, il découvre en détention qu’il a une voix de ténor. Et, dans la foulée, il découvre l’opéra, monde qui lui était inconnu. Et il se passionne. Sa vie en a été évidemment transformée. Mais, plus que son parcours de résilience et de passion, c’est sa voix et sa sympathie qui lui ont valu une standing ovation de la plénière de la Convention.
Gianmaria Perancin, président de l’USF, a eu quelques difficultés à réaliser une transition et une conclusion de la matinée de plénière. Même s’il a pu se réjouir d’un nouveau record pour la Convention : 2100 participants uniques. Elysabeth Blanchet, déléguée générale, et Magali Nogueira, directrice de la communication de l’USF, l’ont alors rejoint sur scène pour annoncer le départ à la retraite d’Elysabeth Blanchet d’ici quelques mois. Magali Nogueira lui succédera dans quelques mois. Le tout sous les applaudissements d’une nouvelle standing ovation.
La prochaine Convention aura lieu à Strasbourg les 14 et 15 octobre 2026.
