Décideurs it

Le Gouessant industrialise sa gestion de trésorerie en SaaS

Par Bertrand Lemaire | Le | Cas d’usage

En utilisant le SaaS Cegid Treasury (ex-Thétys d’ACA), la coopérative agricole bretonne Le Gouessant a pu automatiser ses processus de trésorerie.

Alexandre Gaudon, trésorier et responsable fusions-acquisitions de Le Gouessant. - © D.R.
Alexandre Gaudon, trésorier et responsable fusions-acquisitions de Le Gouessant. - © D.R.

Basée à Lamballe (Côte d’Armor), la coopérative agricole Le Gouessant regroupe 5000 agriculteurs qu’elle sert avec ses 850 salariés. Son coeur de métier est la nutrition animale, essentiellement B2B mais aussi déclinée en petfood (alimentation d’animaux domestiques), et elle s’intéresse également à des produits et services connexes au travers d’une vingtaine de filiales. En raison d’un Legacy particulièrement complexe et lourd, certaines fonctions supports ont besoin d’évoluer avant que ne soit achevée la refonte qui a été lancée. C’est par exemple le cas de la gestion de trésorerie. Alexandre Gaudon, trésorier groupe et responsable des fusions-acquisitions de Le Gouessant, en témoigne ici.

Certaines filiales de Le Gouessant sont directement reliées à son coeur d’activité comme l’UFAB (Union Française de l’Alimentation Bio) qui collecte des céréales bios auprès des adhérents de la coopérative et les transforme en alimentation animale bio. D’autres peuvent sembler un peu éloignées comme une ferme d’insectes mais ceux-ci servent en fait à créer des farines pour les poissons d’élevage. Et, enfin, d’autres filiales sont des prestataires pour ses activités principales comme See-d, une start-up orientée sur l’exploitation de la donnée par IA. Pour l’usage interne au groupe, cette start-up exploite les données issues de capteurs (températures, hydrométrie…) situées dans des élevages pour optimiser leur gestion. Mais elle a également des clients externes pour optimiser des collectes de déchets, des courses de voiliers, etc.

Un système d’information particulièrement complexe

La grande diversité des activités entraîne bien sûr une grande diversité des applicatifs métiers. A cela s’ajoute un Legacy particulièrement important. « La coopérative a été créée en 1964 et nos près de 500 applicatifs ont souvent été écrits en interne » indique Alexandre Gaudon, trésorier groupe et responsable des fusions-acquisitions de Le Gouessant. La plus grosse partie du système d’information est sur une base IBM System i (AS/400). Quelques progiciels sont tout de même utilisés, notamment pour les fonctions supports comme Anael Finances d’Infor ou la paye Volta RH de Prios. Alexandre Gaudon précise : « depuis quatre ans, la DSI tente d’industrialiser le SI et, en particulier, un pré-cadrage du futur SI financier est en cours avec un appel d’offres prévu courant 2023. »

Un pré-cadrage du futur SI financier est en cours avec un appel d’offres prévu courant 2023.

La gestion de trésorerie a d’abord été réalisée sous Cerg Finances puis sous XRT, racheté par Sage. Mais ce produit n’était plus une priorité pour Sage et la roadmap ne convenait plus aux souhaits de la coopérative. « Nous avons eu la volonté de remettre à plat cette partie, de nous confronter au marché actuel, dans le cadre du programme d’industrialisation du SI » souligne Alexandre Gaudon. Plusieurs fonctionnalités étaient attendues : extraire de façon plus agile des données pour des retraitements sous Excel, améliorer l’intégration du logiciel de gestion de trésorerie avec le reste du SI, intégrer des fonctions nécessaires de gestion des fraudes financières… Parmi les gains fonctionnels très attendus, il y avait la fin des nombreuses ressaisies de données et leur remplacement par des intégrations de flux de données émanant des autres logiciels du SI, notamment Anael.

Répondre aisément et rapidement aux attentes métier

Fin 2018, un appel d’offres a été lancé par la coopérative. Trois éditeurs ont été sélectionnés pour un examen plus approfondi de leurs offres : Sage, bien sûr, Kyriba, principal acteur du marché, et ACA. C’est finalement, en 2019, Thétys d’ACA qui a été choisi. L’éditeur a, ensuite, été racheté par Cegid en 2021. Thétys a alors été renommé Cegid Treasury. Alexandre Gaudon explique : « les fonctionnalités qui nous intéressaient étaient comparables à celles des autres produits mais Thétys était nettement plus souple sur les extractions de données. Surtout, si Kyriba pouvait ressembler à une Rolls Royce délicate à manier, Thétys permettait une implémentation rapide avec des quick-wins aisés à mettre en place avant de progresser dans le déploiement. »

Une implémentation rapide avec des quick-wins aisés à mettre en place avant de progresser dans le déploiement.

Outre l’automatisation de la récupération de données évitant de lourdes ressaisies, notamment pour les prévisions de trésorerie, le produit a permis à la coopérative d’être prête rapidement pour appliquer les sanctions internationales. « Nous avons une filiale qui travaille dans 80 pays et nous pouvons maintenant facilement confronter les listes d’interdictions françaises ou autres aux ordres de paiements sans ralentir les travaux quotidiens, toute la comparaison s’effectuant en back office avec juste des remontées d’alertes en cas de soucis, le tout sans paramétrage complexe » se réjouit Alexandre Gaudon.

Le SaaS, un bonus apprécié

Cegid Treasury est proposé sous forme de SaaS. Pour Alexandre Gaudon, « c’est plutôt un avantage car la maintenance est ainsi nettement plus simple, ce qui est appréciable quand on sait que la DSI a un gros chantier en cours. » Cela dit, la coopérative a veillé que les bases de données soient bien localisées (y compris les réplications) en France. « Le SaaS va sans doute continuer à se développer, c’est le sens de l’histoire » anticipe Alexandre Gaudon.

Si la gestion de trésorerie est aujourd’hui dotée des outils nécessaires, il reste à développer les prévisions à long terme. Selon Alexandre Gaudon, des offres de Cegid pourraient satisfaire ce besoin mais le sujet est toujours à l’étude, le projet ayant été décalé car moins prioritaires que d’autres.