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La Cyberdéfense à la découverte des cybertalents de demain

Par Bertrand Lemaire | Le | Formation

Le 10 mai 2023, le général Aymeric Bonnemaison, commandant de la Cyberdéfense, a conclu le concours lycéen Passe Ton Hack au Campus Cyber. Testée sur les académies franciliennes, l’opération sera renouvelée l’an prochain au niveau national.

Le général Aymeric Bonnemaison, commandant de la Cyberdéfense, a remis leurs prix aux gagnants. - © Républik IT / B.L.
Le général Aymeric Bonnemaison, commandant de la Cyberdéfense, a remis leurs prix aux gagnants. - © Républik IT / B.L.

Pour contrer la pénurie de talents en cybersécurité, les solutions sont limitées et reposent en grande partie sur la formation de nouveaux experts, qu’il faut savoir séduire en tout premier lieu. Le Commandement de la Cyberdéfense (), rattaché à l’Etat-Major des Armées au Ministère des Armées, a monté une opération de séduction auprès des lycéens avec la Direction Générale de la Scolarité (DGESCO) du Ministère de l’Education Nationale. Baptisé Passe Ton Hack, ce concours destiné aux lycéens a eu lieu du 3 au 28 avril 2023. Les deux équipes gagnantes (une pour les lycéens pré-bac, l’autre pour les BTS) ont reçu leurs récompenses des mains du général Aymeric Bonnemaison, commandant de la Cyberdéfense, le 10 mai 2023 au Campus Cyber.

Cette première édition, expérimentale, était réservée aux lycéens des trois académies franciliennes (Paris, Créteil et Versailles). 76 établissements ont participé avec un total de 186 équipes représentant 932 participants (dont environ 20 % de BTS et 200 femmes). 93 % des inscrits ont effectivement participé, 29 équipes réussissant tous les défis et 60 équipes ayant dépassé la moitié de l’épreuve. Le Top 10 comprenait quatre équipes de BTS, quatre de terminales, une de Première et une de Seconde. L’équipe de BTS du Lycée Polyvalent de Cachan est arrivée première, suivie d’une équipe de terminale du Lycée Louis Le Grand. Les gagnants sont repartis avec un abonnement d’un an à la plate-forme Seela, partenaire de l’événement. D’ores et déjà, l’opération est reconduite pour l’année prochaine et elle sera alors ouverte au niveau national.

Un objectif de séduction

Le général Aymeric Bonnemaison a rappelé plusieurs fois que le ComCyber recrute et forme, permettant ensuite aux anciens militaires de la Cyberdéfense de trouver un emploi civil en s’appuyant sur une solide expérience. Passe Ton Hack, c’est avant tout un moyen de faire découvrir les différents métiers de la cybersécurité aux lycéens en cassant les légendes, comme typiquement celle du hacker solitaire omniscient. Les épreuves devaient donc être réalisées en équipe. « C’est un vieux principe militaire : seul, je ne suis rien. On n’est fort qu’en équipe » a expliqué le général Aymeric Bonnemaison. En présence d’un représentant du Ministère de l’Education Nationale, il a également tenu à remercier d’une part les enseignants qui ont appuyé la démarche, d’autre part les réservistes de la Cyberdéfense qui ont accompagné les équipes au fil du mois d’épreuves.

Le concours Passe Ton Hack reposait sur quinze épreuves sur le modèle « capture the flag » (prise de drapeau), c’est à dire que la réussite de chaque épreuve permettait de récupérer un « flag », un code à saisir sur la fiche de résultats et qui permettait ainsi de récupérer des points. Deux mini-cours en ligne et un travail dirigé étaient associés aux épreuves. Tous les sujets de cybersécurité étaient abordés : réseau, cryptographie, stéganographie, etc. La DGESCO a admis avoir hésité car une épreuve type « capture the flag » est en général plutôt destinée à des spécialistes et pas à des lycéens. Mais la difficulté avait été modulée par le ComCyber afin de s’assurer que toutes les équipes puissent parvenir au terme des épreuves.

Encourager à choisir un des métiers de la cybersécurité

Pour la DGESCO, il y avait trois intérêts majeurs à appuyer le projet : bien sûr sensibiliser les élèves aux enjeux de cybersécurité, démontrer qu’en sciences et technologie aussi le travail d’équipe est important et, enfin, une aide à l’orientation professionnelle. Comme le ComCyber, la DGESCO a cherché à faire découvrir les métiers de la cybersécurité et resserrer les liens avec des professionnels de la cybersécurité, en l’occurrence les réservistes de la cyberdéfense.

Pour les gagnants, l’aventure ne s’arrête pas là. Les membres des deux équipes gagnantes sont repartis avec un abonnement à la plate-forme CyberTraining de Seela, société partenaire de l’événement. Cette plate-forme présente des parcours de formations pour divers publics (y compris les lycéens désormais) et tenant compte du niveau de départ de l’apprenant grâce à un test initial. Pour le ComCyber, l’enjeu est désormais de développer un « Brevet d’Initiation à la Cybersécurité » dont Seela est à nouveau partenaire.


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- Site web du commandement de la cyberdéfense (ComCyber) avec une présentation des doctrines militaires de lutte informatique.