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Axel Dreyfus (école 2600) : « efficacité immédiate et égalité des chances sont nos principes »

Par Bertrand Lemaire | Le | Formation

Cet article est référencé dans notre dossier : Formations : la clé pour gagner la guerre des talents

Ouverte en 2021, l’école 2600 propose en alternance un diplôme Bac+5 pour des experts en cybersécurité opérationnelle. Axel Dreyfus, co-fondateur de l’école, nous la présente ici.

Axel Dreyfus, co-fondateur de l’école 2600, bénéficie d’une longue expérience dans la cybersécurité. - © D.R.
Axel Dreyfus, co-fondateur de l’école 2600, bénéficie d’une longue expérience dans la cybersécurité. - © D.R.

Pouvez-vous nous présenter l’école 2600 ?

Située à Saint-Quentin-en-Yvelines, nous avons eu notre première rentrée en septembre 2021. Nous recrutons des étudiants à Bac+2 et délivrons notre propre diplôme certifié niveau VII (Bac+5, master). Totalement gratuite pour les étudiants, l’école est en alternance, financée par les OpCo.

Plus de 150 entreprises et administrations sont nos partenaires et accueillent les étudiants à raison de deux semaines à l’école puis un mois en entreprise. Parmi ces soutiens, citons Deloitte dont le président s’implique particulièrement et qui sponsorise des activités.

L’école 2600 a également gagné récemment l’appel d’offres de Software République qui regroupe Atos, Dassault Systèmes, Orange, Renault Group, STMicroelectronics et Thales. Nous sommes actionnaires du Campus Cyber et seule école membre de l’ACN (Association pour la Confiance Numérique) à côté d’entreprises comme Atos ou Thales.

Quel est le profil des étudiants ?

En septembre 2021, nous avons reçu 492 candidats et avons retenu 60 étudiants. En 2022, nous avons progressé en recevant 1392 candidats et retenu 117 étudiants. En 2023, nous pensons dépasser les 200 étudiants.

A 80 %, les étudiants recrutés sont Bac+2. Les 20 % restant sont des « autodidactes passionnés », la plupart ayant des cursus de type électronique mais nous avons des profils tels que un jeune de seize ans, un pâtissier…

Les trois fondateurs

La présidente de l’école est Valérie Poulain de Saint-Pierre. Spécialiste du digital, elle a également une expérience dans le recrutement dans les filières en tension.

Lionel Auroux est un expert reconnu de la cybersécurité. Il a notamment été enseignant à l’Epita et à l’Epitech.

Axel Dreyfus est un entrepreneur multi-récidiviste travaillant dans la cybersécurité depuis 2005.

Quel est le contenu des formations ?

Nous avons une formation fondamentalement technique. Les contenus se répartissent en trois parties.

La première, c’est justement le socle technique. On commence par les couches basses et ensuite on remonte : architecture, processeur, langage assembleur… On ne peut pas faire de la cybersécurité si l’on ne comprend pas les sous-jacents techniques.

Je ne crois pas aux écoles sans professeurs, aux haltes-garderies pour geeks.

Ensuite, on rentre dans le sujet de la sécurité aussi bien défensive qu’offensive, le renseignement d’origine sources ouvertes (OSINT), le social engeneering…

Enfin, la troisième partie, c’est la gouvernance cyber. Les cours de droit sont appliqués à la cybersécurité. Les langues étrangères sont le Russe et le Chinois… avec des exercices, par exemple, sur la compréhension des commentaires du code de malwares.

Quelles sont les modalités d’enseignement ?

Nous dispensons 2640 heures d’enseignement sur trois ans. Les contenus se répartissent en trois tiers. Il s’agit d’abord de cours magistraux. Je ne crois pas aux écoles sans professeurs, aux haltes-garderies pour geeks. Les cours sont assurés par des enseignants-chercheurs et des experts issus d’entreprises ou d’administrations. Nous allons chercher la compétence où elle existe pour fournir aux étudiants des savoirs applicables et appliqués. Bien sûr, pour ces experts, leur enseignement est une occasion de repérer les talents pour couvrir leurs propres besoins en recrutements.

Il existe une règle en sécurité : on n’est jamais plus fort que le plus faible de ses maillons.

La deuxième catégorie de contenus, ce sont les ateliers. Il s’agit d’appliquer les enseignements des cours par des travaux de groupes. Les étudiants sont tirés au sort pour constituer les groupes afin d’éviter qu’ils ne se constituent par affinités. Il existe en effet une règle en sécurité : on n’est jamais plus fort que le plus faible de ses maillons. Il est donc nécessaire de savoir travailler en groupe. Et c’est la note du plus faible qui devient la note du groupe. Si le groupe n’est pas solidaire, chacun échoue donc. Si, malgré l’aide des autres, le « maillon faible » n’y arrive pas, c’est son équipe qui demandera à le sortir de l’école, pas la direction.

Enfin, le troisième tiers, ce sont les projets, à partir du deuxième trimestre de la première année. Les projets sont réalisés par groupes sur une durée allant de six mois à deux ans et demi. Ils sont soit des idées des étudiants que nous validons, soit des projets proposés par les entreprises partenaires. Bien entendu, encore une fois, les projets d’une entreprise peuvent constituer une sorte de pré-recrutement.

Comment voyez vous évoluer votre offre ?

Dans les évolutions envisagées pour notre école, il y a la création d’un incubateur car certains projets mériteraient de devenir des entreprises (deux le sont déjà). Nous souhaitons également développer de la formation continue « à la juste compétence » afin de limiter des pertes de temps pour les personnels.

Nous avons aussi l’envie de créer un campus avec une proposition de logements. Nous avons en effet comme principes une efficacité immédiate en entreprise de nos étudiants et une véritable égalité des chances. Nous voulons des preuves de capacité technique, pas des preuves de capacité financière des parents.

Sur la Cyber Night

A l’occasion de la Cyber Night, Axel Dreyfus, co-fondateur de l’école 2600, débattra, sur une table ronde, avec Romain Burel (directeur et co-fondateur d’Oteria Cyber School), Patrice Chelim (ancien CISO du groupe Solvay et actuel directeur de la Cybersecurity Business School), François Dellacherie (directeur de Telecom Sudparis)…

La Cyber Night, c’est la Nuit de la Cybersécurité. Sa deuxième édition, le 28 novembre 2022, réunira plus de 800 professionnels pour fêter les plus belles innovations dans quatre catégories. La cérémonie se déroulera dans l’un des plus beaux théâtres de Paris. Chaque candidat nommé a présenté ses réalisations à un grand oral devant un jury de personnalités experte du monde de la cybersécurité.

Toutes informations sur la Cyber Night et inscription.