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Numeum se réjouit de la croissance responsable du numérique

Par Bertrand Lemaire | Le | Esn & conseil

Le syndicat professionnel des entreprises du numérique, Numeum, a réalisé un point de situation sectorielle devant la presse le 15 décembre 2022. Cela a aussi été l’occasion de parler de numérique responsable et de la fusion avec le Cinov Numérique.

 Godefroy de Bentzmann, co-président Numeum / Véronique Torner, vice-présidente numérique responsabl - © Républik IT / B.L.
Godefroy de Bentzmann, co-président Numeum / Véronique Torner, vice-présidente numérique responsabl - © Républik IT / B.L.

Numeum, syndicat professionnel des entreprises du numérique (ESN, éditeurs de logiciels, etc.), peut se réjouir : la situation du secteur est bonne selon les chiffres qu’il a révélé le 15 décembre 2022 lors d’un point-presse. En France, le secteur du numérique représente, en 2022, selon ces chiffres, un marché de 61 milliards d’euros (+7,5 % par rapport à 2021) avec une répartition assez inégale : les ESN représentent ainsi 31,9 milliards d’euros (+5,1 %), éditeurs et SaaS 21,6 (+11,3 %) et le conseil 7,4 (+7,4 %). Ces chiffres sont à comparer à la croissance attendue du PIB français : 2,6 %. Côté clientèle, la dynamique est assez différenciée selon les secteurs, industrie (30 % du marché) et banque (15 %) se détachant fortement. Pour Godefroy de Bentzmann, co-président de Numeum, c’est « le retour à la dynamique pré-Covid ».

En 2023, l’impact de l’inflation, de la guerre en Ukraine et des autres problèmes devrait se poursuivre et s’aggraver. Cependant, le Numeum indique que les budgets IT des clients de ses adhérents seront ou bien stables ou bien en croissance. « C’est la fin des arbitrages budgétaires en défaveur de l’IT » a pu se réjouir Godefroy de Bentzmann. Sans surprise, la sécurité, la data et l’expérience client devraient être les grands thèmes des projets menés en 2023. Cependant, Numeum anticipe un « ralentissement de la croissance » en 2023 : la croissance ne devrait plus être qu’aux alentours de 5,9 %.

Le monde post-Covid a bien changé

La crise sanitaire Covid-19 a eu, pour le secteur du numérique, beaucoup de côtés positifs en forçant les entreprises à accélérer leur transformation numérique. Mais la période s’est aussi accompagnée de nouveaux usages, de nouvelles pratiques et de nouvelles prises de consciences. Ainsi, le développement du télétravail a entraîné la mondialisation des compétences et la fin du tout-présentiel. Il n’est aujourd’hui plus aberrant de travailler à Limoges pour entreprise parisienne. La guerre des talents en est renforcée. Godefroy de Bentzmann a ainsi mentionné le fait, encore marginal mais à l’existence avérée, que des informaticiens Français ou des Portugais sont actuellement embauchés par des entreprises américaines, avec des salaires américains, tout en restant dans leur propre pays.

Par ailleurs, dans le même temps, la prise de conscience de la nécessité d’un « numérique responsable » s’est fortement accrue. « On ne discute plus de numérique responsable, on le fait » a martelé Godefroy de Bentzmann. Véronique Torner, vice-présidente numérique responsable de Numeum, a renchéri : « le numérique responsable est structurant pour nous car, sans numérique responsable, nous pensons qu’il n’y aura, demain, plus de numérique. » Bien sûr, ce concept de numérique responsable renvoie à la préservation de l’environnement (Green-IT, IT4Green, initiative Planet Tech Care…) mais il ne faut pas oublier l’inclusion (diversité des profils, mixité, accessibilité, prise en compte de l’illectronisme, formation…) et la confiance (éthique et notamment éthique de l’IA, économie de la donnée, cybersécurité, souveraineté…).

Derrière les belles paroles, il y a quelques beaux gestes, comme l’étude de Numeum a pu le montrer. Ainsi, 80 % des entreprises mettent en œuvre des mesures de sobriété énergétique avec un fort accent sur les petits gestes du quotidien. Les critères RSE dans les appels d’offres sont de plus en plus fréquents (93 % des entreprises clientes en ont inclus dans au moins un appel d’offres en 2022) mais sont loin d’être systématiques, les proportions d’entreprises baissant très vite dès que l’on parle d’un nombre plus élevé d’appels d’offres.

Fusion de Cinov Numérique et de Numeum

Si Numeum avait déjà un millier de membres PME et à peu près autant de start-ups, Cinov Numérique était un autre syndicat professionnel d’entreprises du numérique, plus petites (TPE, individuels). Par un communiqué commun, Cinov Numérique a annoncé sa fusion avec Numeum. Ce dernier ne changera pas de nom mais amendera sa gouvernance avec la création d’une commission dédiée aux plus petites structures. Godefroy de Bentzmann, co-président de Numeum, a rappelé que les deux syndicats collaboraient depuis longtemps et que Cinov Numérique va pouvoir notamment apporter sa capacité à irriguer tout le territoire.

En savoir plus

Le communiqué de Numeum et de Cinov Numérique.