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BPCE inaugure une nouvelle manière de travailler

Par Bertrand Lemaire | Le | Management

En inaugurant les deux tours de son nouveau siège social, le groupe bancaire BPCE adopte de nouvelles pratiques de travail fortement digitales et hybrides.

Sophie Février, directrice de l’immobilier du Groupe BPCE, a piloté le programme Well. - © Republik-IT / Bertrand Lemaire
Sophie Février, directrice de l’immobilier du Groupe BPCE, a piloté le programme Well. - © Republik-IT / Bertrand Lemaire

Les deux tours construites entre le périphérique et les boulevards des maréchaux au niveau de l’Avenue de France, dans le treizième arrondissement de Paris, ne passent pas inaperçues. Leurs formes irrégulières sont en effet d’une grande originalité. Le 13 septembre 2022, le groupe BPCE y a inauguré son nouveau siège social qui, à terme, accueillera 9000 salariés. Au-delà de l’opération immobilière, c’est surtout l’occasion pour le groupe bancaire de matérialiser son programme Well d’amélioration de l’expérience collaborateur. Ce programme repose sur un flex office intégral, du travail hybride (dix jours par mois de télétravail), un support beaucoup plus réactif et agile, le développement du bien-être individuel, un « learning village » proposant notamment des expériences immersives 3D…

Les deux tours constituent un programme commun de promotion immobilière d’Ivanhoé Cambridge et BPCE Assurances, le groupe BPCE étant le locataire unique à long terme des 90 000 m² de bureaux et espaces communs (restauration d’entreprise, circulations, lounges, espaces bien-être…). La tour Ouest est d’une hauteur de 122 mètres, sur 28 étages, et propose 19 000 m² de bureaux. Cette tour abritera aussi un hôtel quatre étoiles Mgallery. La tour Est, quant à elle, est plus haute et plus vaste : 39 étages (dont deux de « sky garden » en haut et un « sky lobby » au 30ème étage), 69 000 m² de bureaux et un auditorium. S’il n’y a pas de baby-foot (du moins pour l’instant), l’existence d’espaces bien-être de relaxation ou d’« espaces créatifs » (salles de brainstorming et de travail agile) et de 600 places de rangement de vélos n’est pas sans rappeler les pratiques des start-ups. Bien évidemment, le bâtiment intègre des bulles pour s’isoler (pour les réunions hybrides ou les vidéoconférences) et des salles de réunion équipées pour la collaboration hybride.

Améliorer l’expérience collaborateurs

Avec 36 millions de clients, 9 millions de sociétaires, une présence dans plus de 40 pays et 24,3 milliards d’euros de produit net bancaire, le groupe BPCE, né en 2009, fédère les réseaux des 14 Banques Populaires (dont la Casden et le Crédit coopératif) et des 15 Caisses d’Epargne ainsi que Natixis Investment Managers et Natixis Corporate Investment Banking. Le nouveau siège est l’occasion de réduire sensiblement les surfaces de bureaux (-40 % !) par le cumul du flex office intégral et le développement du télétravail. Le programme Well vise ainsi, certes, à satisfaire les collaborateurs, à développer l’autonomie et la collaboration mais aussi à réduire l’empreinte carbone et incidemment les coûts immobiliers. Les anciens locaux sont, selon les cas, soit abandonnés au fur et à mesure des déménagements soit mis aux normes du nouveau siège.

Béatrice Lafaurie, directrice générale en charge des Ressources Humaines du Groupe BPCE, et Laurent Benatar, directeur général Technologies et Opérations du Groupe BPCE, ont présenté les innovations réalisées à l’occasion de la mise en place du nouveau siège. - © Républik IT / Bertrand Lemaire
Béatrice Lafaurie, directrice générale en charge des Ressources Humaines du Groupe BPCE, et Laurent Benatar, directeur général Technologies et Opérations du Groupe BPCE, ont présenté les innovations réalisées à l’occasion de la mise en place du nouveau siège. - © Républik IT / Bertrand Lemaire

La digitalisation ne se limite pas au télétravail. Ainsi, tout le quotidien des salariés s’appuie sur des applications, faites maison, disponibles sur smartphone comme Ariane (réservation de locaux…) et Anywhere (déclaration du lieu où l’on travaille et consultation du lieu où sont des collègues). Anywhere se synchronise avec la gestion des temps pour éviter les doubles-saisies. Chaque équipement ou meuble comporte un QRcode qui permet de signaler aisément, avec son smartphone, un problème. Plutôt que de développer un « My BPCE » unique, le groupe a choisi cette multiplicité d’applications pour séparer ce qui suppose le partage de données personnelles de ce qui concerne le bâtiment. Tout cela suppose un réseau performant mais, parce qu’il s’agit d’un immeuble de grande hauteur très bien isolé, BPCE a dû prévoir non seulement des bornes WiFi 6 mais aussi des bornes GSM 4G/5G multi-opérateurs.

Bienvenue au bar multi-service

Un bon symbole des nouveautés apportées par les nouveaux locaux est la création des « welcome bars ». Sophie Février, directrice de l’immobilier du Groupe BPCE et responsable du programme Well, les décrit ainsi : « les gens y viennent avec des problèmes et en repartent heureux. » Ces « bars » proposent à la fois les services IT (sans besoin d’une gestion de tickets) et les services dits « workplace » (services généraux) et intègrent notamment un espace de masterisation des postes de travail. On y trouve également un distributeur automatique de fournitures : ceux-ci évitent les procédures bureaucratiques lourdes et les stocks répartis. Des écrans tactiles interactifs géants y délivrent également d’autres services : le groompad offre les mêmes services qu’Ariane et « la vitre » une communication entre welcomes bars. Un technicien d’un welcome bar peut ainsi dépanner un collaborateur présent dans un autre welcome bar où il n’y aurait pas le bon technicien. Il peut notamment délivrer à distance du matériel en déverrouillant un casier contenant le dit équipement.

Enfin, le welcome bar est aussi un endroit assurant le on-boarding (arrivée des nouveaux collaborateurs avec délivrance du matériel et le coaching sur les équipements). Dans un emplacement annexe, les salariés peuvent suivre des formations en réalité virtuelle. C’est notamment le cas des formations réglementaires à l’évacuation des immeubles et à la découverte des lieux. Ces formations, qui rebutaient auparavant, sont désormais suivies avec passion. Et, en plus, les formations n’étant plus physiques, elles ne perturbent pas la vie quotidienne dans les immeubles.


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